28 March 2003

RTL2, Pop Rock Station by Zégut

mp3, 74 MB

download



transcript by cutplacebohere


Zegut: Bonsoir donc Placebo, qu'est ce que vous pensez du générique?


Brian: Ben c'est super, Led Zeplin et Radiohead ensemble...


Zegut: Ouais ça a été mixé et produit par les producteurs ici.


Brian: On pourrait faire un beau "leg" avec...


Zegut: Tu crois?


Brian: Pourquoi pas, c'était à la mode l'année dernière.


Zegut: Les bootlegs?


Brian: Ouais, de prendre 2 morceaux et de les mettre ensemble.


Zegut: Ouais de faire des versus un petit peu... est ce que vous avez, petite question avant de parler de l'album...est ce que vous avez beaucoup de bootlegs de vous?


Brian: Ouais. Y'a beaucoup de bootlegs que tu peux acheter dans des marchés des trucs comme ça, dans des magasins d'occasions. Il faut se dire qu'on peut rien y faire, mais quand on les voit, ben..on les prend pour écouter la qualité...


Zegut: Ouais.


Brian: ...mais on les paye pas (rire général...)


Zegut: Ok, donc merci d'être là Stefan...push...sur le bouton rouge...


Stefan: Salut...bonsoir.


Zegut: Salut Stefan, et puis Steve également. Bon on est ensemble pour une bonne heure maintenant donc vous avez amené quelques disques dont un, qu'on a passé il n'y a pas très longtemps d'ailleurs et qui a assuré votre première partie anglaise... On est surtout là pour parler aussi de Sleeping with gosts qui est le nouvel album de Placebo. Vous êtes passés il n'y a pas très longtemps en France mais vous repasserez , ça aussi on en rediscutera un petit peu plus tard. Hors antenne, cette après-midi, Brian, et après avoir cherché sur le net, parce qu'on fouille un petit peu toujours à droite et à gauche avant d'accueillir les gens pour en savoir un peu plus, cette phrase de Sleeping with gosts m'a interpellé alors je me suis dit peut-être qu'en le rentrant sur un moteur de recherche ça m’amènerait quelque part et en fait j'étais pas trop loin de là ou ça m'a mené en fin de compte ...tu as fait un hold-up sur cette phrase là.


Brian: Ouais j'ai trouvé cette phrase...c’était la phrase d'un bouquin de photographie de guerre d'un anglais qui s'appelle Donald McCulling, et je l'ai vu là chez quelqu'un...


Zegut: Un copain dans sa bibliothèque...


Brian: Ouais voilà dans sa bibliothèque et la phrase est restée avec moi pour des années et des années et je me suis dis que peut-être un de ces 4...c'est si beau que je vais peut-être le voler...


Zegut: D’accord donc là, tu l'as volé, non seulement le titre mais en plus tu as fait une chanson.


Brian: Ouais, ben d’abord c’était la chanson mais parce qu'on savait pas que l'album allait s'appeler Sleeping with ghosts, on cherche toujours un titre qui n'est pas le titre d'une chanson parce que ça met la pression un petit peu pas juste sur seulement une chanson ,sur 12, sur l'album, mais on pouvait rien trouver qui était aussi bien que Sleeping with ghosts alors on est resté avec. Mais quand même c'était au début seulement la chanson.


Zegut: Ok. C'est un beau titre et c'est vraiment une belle chanson en même temps parce que il y a une petite pointe d'électro qui vient se glisser dans cet album qui en même temps mélange la modernité avec une mélancolie. C'est vraiment un super beau titre...


Brian: Mais je me suis dit que c'était un titre qui marchait pour la photographie de guerre mais le titre était si profond que ça pourrait s'appliquer sur presque tout...c’était assez ambiguë mais quelque chose de très émouvant, c'est pour ça que c'est resté avec moi...


Zegut: Ok. On va passer The bitter end qui est le premier single extrait de l'album et puis on reparle uniquement de musique à propos de ce titre là, à propos d'autres et puis de l'album Sleeping with ghosts.


(diffusion de The Bitter End)


Zegut: Bon alors y'a beaucoup de fans qui vous connaissent depuis très très longtemps et puis il y a ceux qui écoutent se soir et qui découvre Placebo, depuis un petit bout de temps avec le nouveau single, mais qui découvrent le groupe. Alors comment parle-t-on si bien français tout d’abord Brian?


Brian: Ben mon grand-père était français, le nom Molko est français aussi, mais moi et Stefan, on a grandit au Luxembourg. Toi tu as appris l'allemand et moi j'ai grandi avec le français, avec la télé française aussi bien sur et la B.D et tout ça...


Zegut: D'accord, littérature, B.D et tout ça... La deuxième question pour vous découvrir un petit peu plus, je m’adresse aussi bien à Stefan qu'à Steve, à quel moment on sent qu'on devient musicien et qu'on est né pour faire ça en fin de compte?


(une traductrice traduit la question)


Steve: (en anglais, traduit) Je ne pouvais pas utiliser la guitare, c'est ce que tous mes amis avaient, donc j'ai fais de la batterie.


Brian: C'était à l'âge de 11 ans, son frère ne lui prêtait pas sa guitare.


Zegut: D'accord...mais à aucun moment il ne s'est dit qu'il allait faire un autre métier? charpentier, mécanicien etc?


(Brian traduit)


Steve: No.


Zegut: Ok donc c'est un musicien né d'accord.


Brian: Il a dû faire beaucoup de boulots.


Zegut: Oui des petits boulots comme on fait tous pour pouvoir...et Stefan alors?


Stefan: (en francais) A l'âge de 12 (mais on entend plutôt 2) j'ai écrit une chanson, je l'ai amenée avec moi à l'école et je l'ai joué à mes amis et ils m'ont dit que c'était une très bonne chanson alors c'est comme ça que j'ai trouvé que je pouvais écrire des chansons...


Brian: C’était à l'âge de 2 ans ou de 12 ans?


Stefan: 12 ans!


Zegut: Ok, et est ce que tu savais que tu allais jouer dans un groupe "rock" ou est ce que tu as commencé avec des études classiques, du piano des choses comme ca...?


Stefan: Non j'ai commencé à la batterie puis après à la basse et après c'est le clavier alors je ne savais pas, je voulais seulement faire de la musique...


Zegut: Ok seulement faire de la musique...on remarque en tous les cas dans le groupe vous êtes tous multi-instrumentistes en fin de compte, que chacun peut se déplacer d'un instrument à un autre...


Brian: Ben ça a toujours été comme ça, on a toujours, je pense, essayé de faire le son de 5 personnes avec 3 mais on s'est jamais limité à un rôle spécifique comme ça parce qu'on trouvait ça assez chiant et parce qu'on a commencé comme ça, assez arrogant alors on s'est dit pourquoi se limiter à un instrument...moi j'ai envie de jouer ça,ça,ça...et on a continué à avoir cette philosophie sur tous les albums qu'on a fait alors...on se retrouve maintenant avec 5 personnes sur scène mais c'est quand même en studio le triangle créatif qu'on respecte et ça nous a donné beaucoup de liberté du fait qu'on n'ait pas défini de rôles spécifiques, on peut jouer ce qu'on a envie de jouer alors ça nous donne un gros sens de liberté, on peut expérimenter ce qu'on veut...


Zegut: Est ce qu'on apprend à jouer de la musique de manière autodidacte, c'est à dire on se met devant un clavier, une guitare et on essai des choses ou on prend des cours?


Brian: Moi et Steve plutôt...moi je me suis appris la guitare et je m'apprend encore à jouer du piano et Steve, il s'est apprit la batterie, alors nous on a une approche assez instinctive. Stefan, lui a appris à plusieurs écoles la musique alors il a une approche plus technique et il y a un équilibre qui se retrouve je pense avec ça...


Zegut: Alors reparlons de musique et uniquement de musique. On a passé The bitter end. Il y a eu un grand break entre vous, entre les 2 albums, la fin de la tournée, la fin de la promo, un peu pour se ressourcer etc. Qu'est ce que vous avez fait séparément pendant ce break? Est ce que vous avez voyagé, est ce que certains sont allés à la pêche etc?


(Brian traduit pour les autres)


Brian: Alors moi j'ai trouvé quelque part ma première vraie maison, j'ai acheté, je suis retourné sur terre d'une façon très domestique, je suis redevenu le mec qui avait besoin d'acheter des meubles, des plats et des couverts, des trucs comme ça alors c'était...


Zegut: Et c'est où cette maison?


Brian: A Londres…mais c'est un appart, mais j'ai trouvé ma première..."my Home".


Zegut: D'accord…quand on entre dedans on se dit "c'est là où je pose mes valises".


Brian: ouais, voilà alors je me suis occupé de ça..


Zegut: D'accord alors Steve qu'est ce que tu as fait pendant ce break?


Steve: (traduit par Brian) Il s'est retrouvé en famille, il a passé du temps avec sa petite fille, il lui a raconté des histoires de la tournée.


Zegut: Ok...les gens ne parlent pas la même langue que nous, etc. Et Stefan alors?


Stefan: Moi la même chose. Alors revoir la famille et les amis. Bouger un peu en Espagne et écrire un peu de musique...des choses comme ça...dormir beaucoup...


Zegut: Ouais, ça fait du bien ouais parce que dans les tournées on ne dort pas beaucoup...


Brian: Non pas beaucoup. Entre les aéroports et les tours en bus... tout qui bouge pendant qu'on dort...


Zegut: T'as fait beaucoup de choses en dehors de ça, t'as fait un peu de mix dans les boîtes aussi.


Brian: ouais j'ai fait Dj un peu...


Zegut: Une collaboration avec Trash Palace aussi etc..


Brian: Ouais j'ai fais deux chansons sur l'album de Trash Palace...mais c'était pas vraiment du boulot ça c'était des trucs que j'ai fait avec des potes...ça a pris une heure pour le faire...je l'aurais pas fait si c'était vraiment du boulot...c’était du fun.


Zegut: Est ce que dans le groupe, vous vous autoriseriez en marge du groupe à faire des projets solo par exemple...à sortir un disque de Brian Molko, à sortir un disque de Steve, un disque de Stefan?


(Brian traduit pour les autre)


Brian: Non on se sent vraiment très forts ensemble, en tant qu'entité forte...entité rock…mais ça nous dérange pas, on n'a pas de problèmes quand l'un de nous va bosser avec un pote parce qu'on a beaucoup de confiance l'un envers l'autre donc c'est pas vraiment un problème...


Zegut: Une vrai unité quoi entre tous les 3 ...même s'il y a effectivement un autre musicien, un bassiste qui était là cette après-midi mais là c'est vraiment l'unité... Reparlons de The Bitter End qui est le premier single. Il est né comment? Il est né où? il est né sur le bord d'une table?…comment il est né?


Brian: Ben, The Bitter End, il a été écrit et enregistré en 2 jours...tout à la fin de la session de Sleeping with ghosts, à la fin du mixage, on passait beaucoup de temps...on était très précieux avec le mix et tout ça. On utilisait beaucoup de technologies...on avait envie de faire vraiment quelque chose de très "roots", un truc d'un peu "punk" alors on "jammais" (ndlr : désolé si ce n'est pas le bon terme) en studio, entre 2 pièces de mixage...et puis The Bitter End est venu comme ça, d'une façon très spontanée.


Zegut: Ok. C'est né encore à trois là...


Brian: ...à 3 voilà...


Zegut: Ok. Et pour Sleeping with ghosts, c'est une autre écriture?


Brian: Ouais, Sleeping with ghosts je pense que ça a pris au moins 3 versions différentes...on a commencé avec une version un petit peu plus Dj Shadow, un peu plus hip hop... puis on a fait une version plus accoustique et puis Jim l'a prise, a fait quelque chose de complètement différent...il l'a déchiré, comme il a fait avec beaucoup de nos compositions sur cet album, et il l'a remise d'une façon très très surprenante pour nous...alors on a roulé avec, on a fait ça sur plusieurs morceaux sur cet album. Il continuait de jour en jour à nous surprendre avec des idées qui nous rentraient jamais dans la tête. C'est ça qui nous excitait pendant la session.


Zegut: Vous êtes arrivés donc avec des choses...avec des idées pendant l'enregistrement et puis pendant la production et l'enregistrement, il s'est passé autre chose, vos chansons ont éclaté avec le producteur.


Brian: Oui, il y avait même des chansons qui sur l'album étaient des valses, qui ont complètement changé qui ne sont plus...ouais c'était des chansons en 3/4, maintenant c'est des chanson en 4/4,5/4....C'est drôle.


Zegut: Est ce que ces chansons qui était pratiquement faites on les retrouvera en bonus sur des singles ?


Brian: Ouais on aime bien faire ça, on aime bien faire des reprises, des versions différentes de toutes nos chansons parce qu'on pense que si c'est possible de faire ça avec une chanson, c'est vraiment une belle chanson, une bonne chanson parce que...tu peux la jouer de n'importe quelle façon...comme With or without you par exemple de U2, tu peux rentrer dedans...la recherche d'une chanson comme ça est très importante aussi parce que c'est une chanson universelle un petit peu...alors c'est pour ça qu'on fait des versions acoustiques d'une façon...pas vraiment avec une guitare sèche...on la fait d'une version cabaret... on s'imagine des fois...même dans le film.


Zegut: Mais là, vous étiez dans le cabaret tout a l'heure...


Brian: exactement...


Zegut: Alors un de tes choix...chacun a amené un petit peu ses CD, donc il y aura le choix de Stefan et de Steve un petit peu plus tard...là, tu m'as sorti Janice Joplin.


Brian: Bien sur...une de mes héroïnes, une influence immense, la musique de mon enfance...Ouais c'est un personnage super fort qui m'inspire, qui a cassé beaucoup de tabous et qui était plus forte qu'un mec, dans un monde de mec des 60's.


Zegut: Ouais c’était la chanteuse de rock, la première grande quoi avec une voix.


Brian: Ouais immense..


Zegut: Un destin fatal mais qui avait fait quand même bouger pas mal de chose.


Brian: Mais moi je suis toujours attiré par les gens comme Janice Joplin ou Pj Harvey ou même Björk qui ont des voix complètement uniques et je trouve qu'il n'y a personne qui...il y en a qui essaient...


Zegut: Ouais non ça pourra pas se faire...elle avait un don, c'est tombé sur elle et c'est difficilement reproduisible...


Zegut: Placebo, Sleeping with ghosts, c'est le nouvel album, cette après-midi, vous êtes, Steve, Stefan et toi, Brian, venus enregistrer un acoustique. Alors vous avez fait 3 morceaux, il y a : This picture, Plasticine et Special K. Il y en a 2 qui sont sur cet album, le nouvel album. Comment sont ils nés ceux là, This picture et Plasticine?


Brian: This picture a commencé dans une forme assez proche de celle que vous allez entendre. On l'a écrit en tournée et c'était un morceaux très REM, un truc atmosphérique au piano, assez abstrait. Puis on était dans le studio et on l'a reprise d'une façon assez punk...mais la version originale était assez...


Zegut: C’était proche de celle-ci.


Brian: voilà. Et Plasticine...la musique c'est Stef qui est venu au studio et il l'a présenté dans la forme dans laquelle elle est dans l'album, presque exactement comme ça et puis on a fait une version un petit peu cabaret pour vous aujourd'hui.


Zegut: Tout le monde donc, dans le groupe, a amené son idée, sa musique, son texte éventuellement...Steve c’était la même chose?


Brian: Steve a commencé à écrire des chansons à la guitare...


Zegut: Ok. Pour l'instant ça revêt un son qu'on connaît mais il y a un petit peu déjà d'électro à la limite est ce qu'on peut dire que l'évolution de Placebo plus tard sera plus sur quelque chose comme Gorillaz par exemple...Blur...


Brian: Je pense qu'il faudra qu'on reste toujours un groupe de rock organique d'une façon ou d'une autre.


Zegut: Mais avec le son, les idées et les technologies de maintenant...


Brian: Ouais je pense que c'est important, on ne peut pas être une girafe... non pas une girafe...une autruche artistique et mettre sa tête dans le sac et se dire que la technologie n'existe pas. Et pour faire un son moderne, de maintenant, il faut utiliser les outils de maintenant...mais nous quand on monte sur scène, c'est de faire du rock qui nous intéresse...


Zegut: Oui, on le sens bien quand vous êtes sur scène.


Brian: Mais on écoute beaucoup de hip hop et beaucoup d’électronique mais quand même... je ne pense pas que dans le futur on va devenir Craftwork ou quelque chose comme ça...parce qu'on est assez obsédé à garder un truc très humain.


Zegut: Basse, guitare batterie au départ...


Brian: ...au départ ouais mais c'est pas complètement super nécessaire sur chaque chanson mais quand même c'est ce qu'on fait de mieux aussi...faut pas tourner le dos à ce qu'on est...


Zegut: C'est vrai que sur scène ça assure Placebo. J'ai juste une petite question avant de faire un break: il y a Loretta qui demande si vous allez rejouer Peeping Tom lors des concerts qui vont revenir...


Brian: Peeping Tom pour le moment on laisse à côté un petit peu pour laisser les nouvelles chansons...les ballades du nouvel album, avoir un petit peu de temps sur scène. Peut-être que cette chanson va revenir mais...elle prend des petites vacances en ce moment.


Zegut: Ok. Une autre petite question qui te concerne: Est ce que tu compte toujours remixer le (ndlr : je n'ai pas été capable de trouver la chanson en question) des Sneakers Pimps ?


Brian: ba ouais (soupir)...on avait pas vraiment le temps...c'était difficile...Je suis pas sûr si c'est sorti déjà en 45 tours...si c'est sorti on a raté l'opportunité ...mais c'est toujours des bons potes à nous et ils ont été super et... Mais on avait pensé de remixer Indochine aussi mais on avait pas le temps non plus.


Zegut: Alors attend...question à propos d'Indochine avant de faire un break. Tout le monde se demande à un moment ou à un autre, comme t'es assez pote avec Nicolas, si il y aurait un titre en commun : Placebo/Indochine? Est ce que c'est possible ça?


Brian: ...Je ne sais pas peut-être qu'on fera une version de Bonny and Clyde ensemble...


Zegut: Ok ça serait une bonne idée ça...un titre de Gainsbourg (rire dans le studio)...une reprise de Bonny and Clyde, Placebo/Incohine ça serait bien ça...


Brian: Mais il n'y a pas de plan pour faire ça en ce moment mais on sait jamais, on s'entend très très bien.


Zegut: J'ai une petite question sur le chat RTL2: Est ce qu'un jour peut-être, comme tu parles bien le français on le rappel avec, un accent si charmant en même temps, est ce que tu pourrais participer à un album de reprises de titres de Gainsbourg ou de Jacques Brel...est ce que ça, ça serait dans le domaine du possible?


Brian: Ben ça pourrait être intéressant, mais pour moi c'est difficile d'écrire en français parce que je ne lis pas assez, je ne parle pas assez...mais mon accent n'est pas mal alors ça pourrait peut-être se faire... il y aura peut-être une compil' de versions anglaises de chansons de Gainsbourg qui va sortir avec les inrocks...bientôt.


Zegut: Ok...sur laquelle tu participes à un titre?


Brian: Ouais on bosse sur un titre en se moment.


Zegut: D'accord, sur lequel?


Brian: On bosse sur Melody Nelson en se moment...


Zegut: D'accord Melody Nelson...


Brian: Ouais...quelque chose de très sacré je trouve.


Zegut: Ouais...ouais c'est sacré effectivement.


Brian: Mais en tant qu'écriture je trouve ça difficile mais on sait jamais...moi ça me dirait. Pendant le break on parlait de Nina Simone qui a fait une version de Ne me quitte pas de Brel qui est incroyable avec un accent très très lourd mais c'est vraiment très charmant.


Zegut: Remarque Bowie s'était essayé avec Amsterdam (il se met àla chanter avec un accent très marqué...) avec bon l'accent...


Brian: Ouais il a fait Heros en allemand aussi ...


Zegut: Ouais et Peter Gabriel avait chanté en allemand aussi enfin tu vois... . Alors puisqu'on parle justement d'influence, tu as des points de repère où tu parles de Gainsbourg, tu parles de Jacques Brel où tu as parler de Janice Joplin tout à l'heure, c'est quoi tes points de repère, est ce qu'on peut parler des Doors, the Velvet Underground, Cure... à écouter un petit peu le dernier album, il y a deux-trois notes, deux-trois sonorités qui sont très Cure sur desintegration.


Brian: Ouais ben Cure et les Smiths c'était la B.O pour toutes les après-midi pendant qu'il pleuvait au Luxembourg alors...les après midi pleuvantes adolescentes alors ouais c'est toujours là, un petit peu dans notre musique, il y a Kyuss aussi, PJ Harvey, The pixies, Jane's addiction...


Zegut: Et vous reprenez Where is my mind non des Pixies sur scène?


Brian: Ouais on l'a repris pour quelques concerts là.


Zegut: Ok, et vous allez encore le refaire ?


Brian: On sais pas, on sais pas, on aime pas trop faire les mêmes reprises pour les gens parce qu'ils "expect" alors...


Zegut: Ok. Et Steve par exemple, quels sont pour lui ses points de repère, ses influences?


(Brian lui traduit)


Steve: (en anglais et comme il articule trop peu pour comprendre exactement ce qu'il dit ce n'est ici que ce qu'il cite..) un peu les mêmes que Brian, avec Public ennemy et Slam family Storm; earth,wind and fire, Nick Cave etc.


Zegut: Et Stefan?


Stefan: Quand j'était petit, pour moi, c’était ABBA, tout le temps, disco aussi, comme Boney M...


Zegut: Oui alors, vous avez repris Boney M, elle vient de sortir, alors elle vient d'où l'idée? C'est toi Stefan?


Stefan: Elle vient de nous 3, parce qu'on a tous les 3 grandis dans les année 80. Et dans le groupe c'est Steve qui est le Daddy Cool parce qu'il a une petite fille...(rires) mais c'est comme une blague...


Zegut: Mais ça a fonctionné, c'est un bonus sur un des singles que vous sortez.


Brian: Mais il ne sortira jamais en 45 tours...


Zegut: Ouais, croyez moi je l'ai moi, il sort un peu partout, et croyez moi les gens qui écoute et qui font un peu de radio ont déjà craqué sur ce titre là en tout les cas... .Bon t'as un choix, Stefan c'est Johnny Cash.


Stefan: Ouais c'est de son dernier album, c'est un album de reprises. Je l'ai acheté parce qu'il y a une reprise de Depeche Mode, de Personal Jesus mais là on va écouter un titre dedans qui s’appelle Hurt de Nine Inch Nails et c'est très fort.


Zegut: Ok. Johnny Cash et le choix de Stef de Placebo sur RTL2.


(Morceau)


Zegut: Alors on a plein de petites questions à la volée alors on demande " C'est pour quand le CD et le DVD live?". Ben ça va être pour un petit bout de temps après parce que le tout nouveau vient de sortir je pense...


Brian: Ouais


Zegut: Ouais parce qu'il faut tourner...


Brian: Ouais je pense que ça va être pour l'année prochaine, pour trouver vraiment le concert super à enregistrer...peut-être quand on fera Bercy en Octobre peut-être...on verra.


Zegut: Vous faites combien de dates en France à la rentrée?


Brian: Combien de dates? Pfff...plus de 5 et moins de 100.


Zegut: Ok plus de 5 et moins de 100 ok. Donc si les gens ont des drapeaux Placebo dans certaines villes pour passerez quand même les voir pour jouer?


Brian: Ouais bien sur ouais...


Zegut: Ok. Ensuite "Brian est-ce que tu penses que le groupe sortira un Kid A à la manière de Radiohead?"


Brian: Non pas vraiment parce que on a pas vraiment eu le succès que Radiohead a eu je pense de façon globale alors c'était pas vraiment nécessaire pour nous de nous changer d'une façon aussi extrême. Comme j'ai dis avant c'est important pour nous de rester quand même un petit peu organiques et un petit peu humains mais moi des albums, Kid A c'est mon préféré. J'ai trouvé ça vraiment très très risqué et ils ont gagné avec ce pari et voilà, c'est un petit peu comme un "liltle finger du business"...


Zegut: Ouais ça veut dire regardez un peu on a fait autre chose mais ça peut fonctionner même si on a fait quelque chose qui sort un peu du créneau en tous cas... . Est ce qu'on a une autre question? Oui alors c'était a propos des deserts sessions de Queens of The Stones Age et de Josh Homme. Il y a une rumeur comme quoi vous alliez peut-être y participer.


Brian: Ben on va peut-être participer, l'offre est encore là, mais on a pas encore eu la chance de retourner aux USA pour le faire alors si les Queens, si Josh est là et si on est là, en Californie en même temps, ça pourrait se passer mais c'est une invitation ouverte. Je sais qu'il a bosser récemment avec Polly Harvey sur les sessions alors il recommence à en faire. Ils ont fait un petit break pour l'instant alors...ouais on est encore potes alors ça pourrait se passer...


Zegut: Donc ça vous brancherait bien...


Brian: Ben bien sur ouais parce que ce qui est intéressant c'est que tout le monde qui participe ne dois pas jouer d'un instrument ...


Zegut: son instrument de prédilection...


Brian: ouais exactement alors ouais c'est assez marrant.


Zegut: Alors j'ai une petite question pour le groupe mais on peut la prendre séparément par musiciens surtout quand vous êtes en studio, loin de chez vous ou quand vous tournez, est ce que vous aimez l'informatique en général? est ce que vous avez un portable? est ce que vous utilisez le mail, des choses comme ça...?


(Brian traduit pour les autres)


Steve: (traduit) Je suis technophobe.


Brian: Stef est le plus branché internet je pense de nous 3.


Stefan: Ouais je crois, mais c'est pas très difficile...


Zegut: Et toi Brian?


Brian: Ben moi j'avais un ordinateur et il est resté dans sa boîte pour 2 ans et puis je viens de le sortir et maintenant j'ai Broadband chez moi alors je commence à utiliser un petit peu...mais...(il hésite un peu)...y a beaucoup de porno hein?

(rire général)


Zegut: C'est que la première fois qu'on va sur internet en général c'est pour ses hobbies et ce qu'on aime bien donc... .Bon il y a un autre morceau sur Sleeping with ghosts qu'on aime bien, ça s'appelle English Summer rain.


Brian: cool.


Zegut: Alors est ce que tu peux expliquer comment elle est née celle-là aussi…en studio ou...?


Brian: Alors celle-là ça va être vraiment la première fois qu'on écoute ça sur la radio. On a pris un petit break, on a acheté des petits studios mobiles et identiques chez nous et on a commencé à bosser dessus. Chez moi, je pense que c'était le 2eme morceau sur lequel j'ai commencé à bosser pendant ce break de 8 mois entre la tournée et l'entrée en studio. Moi j'ai écouté beaucoup de hip hop, j'écoutais beaucoup Dj Shadow en ce temps là. La maquette a commencé dans une atmosphère très Shadow et hip hop


Zegut: Ouais. Des petites questions à la volée qui arrivent sur le net alors comme ça: "Placebo, qu'est ce que vous pensez de Nirvana"?


Brian: Nirvana? On adore bien sur, c'est un groupe légendaire et "influenciel", incroyable.Tout le monde aime Nirvana...enfin tout le monde devrait aimer Nirvana.


Zegut: Ouais, c'est un point de repère, dans la musique en tous les cas. On parle d'une influence de Bauhaus aussi quelque part, est ce que...


Brian: Bauhaus? Bof, moi j'ai pas de disque de Bauhaus, j'en ai jamais eu chez moi et j'ai jamais vraiment écouté Bauhaus ou Peter Murphy alors c'est bien possible mais c'est peut-être un accident.


Zegut: D'accord, Ok...


Brian: Mais tout le monde connait la reprise de Ziggy Stardust et Bela Lugosi's dead , des trucs comme ça mais...j'ai jamais eu de leurs disques chez moi.


Zegut: D'accord. Une question purement esthétique, Brian, " A chaque album, tu as les cheveux qui raccourcissent, est ce que c'est un pari?"


Brian: (il rit) Non non pas vraiment mais moi je trouve que c'est important de rester une coupe de cheveux en avance sur ses fans.


Zegut: Ouais, Ok. Donc ce qui veut dire que quand vos fans viendront vous voir à vos concert: cheveux courts?


Brian: Euh ben on peut toujours les couper ses cheveux mais on peut pas les forcer à pousser, c'est ça le problème alors moi j'avais mes cheveux courts pendant les vacances et puis je me suis retrouvé à faire un album alors... et qu'est ce qu'on peut faire à part porter une perruque alors...


Zegut: Ouais non c'est bien t'es bien comme ça...


Brian: Merci.


Zegut: Ne porte pas de perruque.


(Protect Me From What I Want)


Zegut: Alors pourquoi ça s'arrête si brutalement? Un peu comme I want you (she's so heavy) des Beatles


Brian: C'était l'idée de Jim Abbiss c'était...ben j'ai une métaphore, c'est assez cru, mais je ne vais pas la dire à la radio...


Zegut: Si si je t'en prie, vas y il est 23 heures passées.


Brian: Ben c'est quand on retire le doigt de ton cul, ça fait un petit peu comme ça...


Zegut: D'accord, Ok...donc c'était une belle métaphore (rires) Il y a une autre métaphore en français qui dit: "je vais te passer la grotte au carshare"


Brian: (rire) je ne la connaissais pas celle la...


Zegut: Ok. Et la genèse de ce titre de cet album qu'on vient d'entendre extrait de l'album?


Brian: Elle a été écrite tout à la fin de la session de Black market music et c'était plutôt une chanson "exorcisme" ...c'est des chansons qui se présentent, que tu vomis presque, sans avoir vraiment beaucoup de boulot à faire intellectuellement et d'écriture dessus , quand tu as quelque chose en toi qui est tellement insupportable qu'il faut que tu ressortes ça, et on était en train de faire de la musique alors c'était naturel pour moi de faire sortir ces émotions de cette façon là. C'était une sorte d'exorcisme, une sorte de thérapie je suppose.


Zegut: Est ce que quand on commence une session d'enregistrement enfin une introduction qui va peut-être durer...combien de temps ça a duré l'enregistrement de l'album?


Brian: Ca a duré 4 mois pendant une période de 6 alors...Black Market Music a pris 9 mois alors cette fois-ci on voulait faire ça d'une façon plus vite, fallait seulement prendre des décisions assez tôt c'est tout.


Zegut: Est ce qu'il y a des jours où on ne fait pas grand chose, même lorsque le studio est réservé...est-ce qu'il y a des moment comme d'autres groupes où on joue des covers, des reprises un peu pour se mettre dans le...


Brian: C'est plutôt si il y a le concert des Queens of The Stone Age la veille (rires), on ne fait pas grand chose le jour après...Ca s'est passé pendant qu'on a fait le...on est allé voir les Queens jouer avec Dave Grohl à la batterie. C'était peut-être la 20eme fois qu'on les a vu jouer mais c'était vraiment quelque chose d'incroyable.


Zegut: Ok. J'ai encore des petites questions qui arrivent par exemple "Qu'est ce que vous pensez de U2"?


Brian: Ben U2 on a toujours adoré et on adore encore. Quand on a tourné avec U2 c'était...on, faisait parti du plus grand cirque du monde un petit peu...


Zegut: Et les rapports que vous aviez avec eux même si vous faisiez la première partie?


Brian: Ouais ils sont très très généreux, ils sont très amicales. On est même monté dans leur jet privé et tout ça, c'était sympa...


Zegut: D'accord. Ya pas de problème de "j'te met moins le son au début...je te massacre un peu ton son"?


Brian: Moi je pense que toutes les premières parties sont toujours un petit peu moins fort parce que les oreilles des fans de U2 sont venues...


Zegut: Pour écouter U2 ouais.


Brian: Ouais sont venues pour ça. Mais quand même ils ont été très très sympathiques.


Zegut: Une question sur les salles :"Est ce que vous aimez l'Olympia comme endroit"?


Brian: On adore. Moi je suis sorti de l'Olympia la semaine dernière en pleurant. C'était quelque chose de très émotionnel pour moi...c'est quelque chose de fantastique.


Zegut: Ok. Aussi, autre question un peu symbolique :"Qu'est ce que vous pensez du public français?". Je sais que le public français est toujours très chaud. Là il y a avait un plan aujourd'hui sur les champs à Virgin, il parait que ça a été assez chaud...comment vous percevez le public français?


Brian: C'est un public qui est énormément généreux, qui nous a accepté les bras ouverts dès le premier jour de Placebo. Placebo et le public français partagent un romantisme très très continental et c'est aussi parce qu'on a grandit avec la culture française qu'il y a un lien...


Zegut: Ok. Alors pour ceux qui vous ont écouté et découvert ce soir et ceux qui vous aiment et qui vous connaissent depuis longtemps, qu'est ce que vous auriez à leur dire? Si vous aviez un mot à leur dire?


Brian: ... We rock (rires)


Zegut: Ok. Alors avant de se quitter, Brian et Stef vous avez choisi un disque. La c'est le choix de Steve.


(Brian lui demande quel est son choix)


Steve: The Kills


Brian: Les Kills c'est un nouveau groupe mais on connait Jami, Hotel il s’appelle dans ce groupe, depuis longtemps. Moi je le connais depuis 13 ans, on a été a l'université ensemble. On a tourné beaucoup avec ses anciens groupes. Mais vraiment il a trouvé une partenaire artistique en Alisson et puis il a quelque chose de très incroyable. On est allé les voir en Cologne la semaine dernière et c'était un petit peu comme si on regardait les Velvet Underground ou quelque chose comme ça. C'était vraiment quelque chose de si spécial et de si unique que maintenant on parle que des Kills et c'est aussi un très très bon ami alors ça nous très très plaisir qu'il chante de la musique comme ça...


Zegut: de la bonne musique. Il y a un plan qu'on passe depuis quelque jours dans Pop rock station qui va assurer votre première partie je crois sur la tournée anglaise. C'est ...


Brian: Ouais, The Eighties Matchbox B-Line Disaster .


Zegut: Ouais. Ca a le coté nostalgique du "rock a Billy" et en même temps la patate du punk.


Brian: C'est vrai oui.


Zegut: Ca c'est sur la tournée anglaise. Sur la tournée française déjà, il y a un groupe de prévu?


Brian: Je pense qu'on va jouer avec Operator qui a joué avec nous a l'Olympia. Ouais c'est presque tout définitif...presque.


Zegut: Ok. On va se passer les Kills et en tout les cas merci d'être venus jusqu'ici. Ca a été un réel plaisir de vous recevoir. On devais terminer à 23 heures il est une demi heure de plus. On a pris du bon temps ensemble. J’espère que tout le monde a partagé ça de l'autre côté.


Brian: Bien merci beaucoup, ça nous a fait vraiment plaisir et merci pour la session c'était vraiment...


Zegut: Bravo pour l'album et pour la session de notre côté aussi c'était vraiment...vive la zic.


Brian: Ouais. Thank you very much.


Zegut: Merci en tous les cas d'être passés.


Brian: Merci Francis